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La formation Afrique Média Cybersécurité des Africtivistes fut une belle expérience

Succès total ! C’est par cette note de satisfaction que s’est terminée la première étape de la formation Afrique Média Cybersécurité, organisée du 17 au 22 juillet à Conakry par la Ligue africaine des web-activistes pour la démocratie (Africtivistes). De la joie, des belles rencontres et des expériences partagées… Eh oui, je sors d’une session de formation enrichissante à l’endroit de 50 acteurs de médias et d’activistes de la société civile (blogueurs, journalistes citoyens, web-activistes) au centre Saboutech à Dixinn, sous un air rafraîchi et comblé de gaieté ; la cérémonie de clôture a eu lieu ce samedi 22 juillet dans l’enceinte dudit centre dans la banlieue de Conakry.

Ce vaste programme dédié à notre regrettée Anna Gueye, membre des Africtivistes décédée il y a quelques mois, vise à former 500 professionnels de médias et d’acteurs de la société civile de dix pays d’Afrique de l’ouest sur les bases de la cybersécurité. Une session à laquelle j’ai eu le privilège de participer et qui m’a permis d’apprendre beaucoup de choses grâce à des formateurs compétents. Parmi elles, la connaissance théorique et pratique sur la notion de cybersécurité, la protection des données numériques sur internet et le contournement des censures.

Comme moi, plusieurs acteurs ont été sélectionnés pour prendre part à cette formation. Des journalistes, des acteurs de la société civile, des journalistes citoyens et des blogueurs membres d’ABLOGUI ont bénéficié de la session. Une initiative unanimement appréciée, d’autant plus que les initiateurs de la formation sont des figures bien connues dans la blogosphère africaine : Cheikh Fall, Aisha Dabo et Demba Gueye. Ce qui a mis les participants à l’aise dès le début.

Durant trois jours de 8h à 17h30 et de façon intense, j’ai suivi avec enthousiasme cette formation à laquelle je ressors renforcé. Les 50 bénéficiaires de la formation étaient scindés en deux groupes de 25 personnes : les acteurs des médias de la société civile (blogueurs, journalistes citoyens, web-activistes…) d’un côté et les journalistes professionnels de l’autre. J’étais dans le premier. La session inaugurale est alors lancée en Guinée et se poursuivra dans neuf autres pays de la sous-région.

Une première journée captivante

La première journée a été captivante comme toutes les autres d’ailleurs. Je l’entame avec un léger retard dû aux embouteillages monstres de Conakry. Sac au dos, j’arrive à Saboutech vers 9 heures sous un temps maussade de la saison hivernale, muni de mon HP. Je suis accueilli par Aisha Dabo, la grande activiste sénégalo-gambienne qui m’invite à m’inscrire sur la liste des participants après avoir déposé mes effets. Je ne m’en doutais pas que c’était elle. Pour dire juste, on ne se connaissait pas vraiment mais ça en avait tout l’air car elle affiche une grande simplicité pour son rang. De plus, je me souviens de son interview passée sur notre plateforme YitereTech.com.

Juste à côté, mon regard tombe sur Sanikayi Kouyaté, le président d’ABLOGUI que je salue immédiatement. À cet instant, mes yeux ont parcouru la salle et l’animateur attira directement mon attention. Toujours souriant et de bonne humeur, Cheikh Fall le célèbre blogueur sénégalais est debout près du tableau de projection. Un cyberactiviste qui n’est plus à présenter sur la blogosphère africaine car il est à l’origine de Sunu2012, une plateforme qui a milité pour la démocratie au Sénégal lors de la dernière présidentielle de mars 2012. Il faut reconnaître que « le roi de la blogosphère africaine » est un modèle pour tous les web-activistes africains. Avec son sourire facile, il attire l’attention et se fait comprendre le plus aisément possible.

Afrique Media Cybersécurité - Cheikh Fall
Afrique Media Cybersécurité – Cheikh Fall

À son côté gauche, je distingue des vieilles connaissances à commencer par mon ami d’enfance Sally Bilaly Sow, de Thierno Diallo que je lance souvent des taquins et qui m’aide de fois pour faire la curation, Adama Hawa Sow la sigonnaise, sans oublier Abdoulaye Oumou Sow, qui étaient assis côte à côte devant leurs machines qu’ils tapotaient sans cesse. Ce que je trouvais compréhensible. De l’autre côté de la salle, Alfa Diallo me lance un signe dont la mimique exprimait de la taquinerie. Quelqu’un avec qui je badine souvent sur l’emploi du mot DATA (allez savoir la signification de cela au pays de la Téranga).

Au fur et à mesure que le temps passait, je n’ai pas tardé à côtoyer et connaître d’autres participants tout au long de la journée. Elle se termine dans l’euphorie. Cependant, rentrer à domicile est un parcours de combattant. Inutile de vous raconter comment ? Des embouteillages infernaux. Conakry sous le coup de la pluie affiche sa vraie face en recrachant toutes les choses hideuses qu’elle a dans son ventre.

Des encadreurs sympathiques et déterminés

Outre ces personnages énumérées, j’ai eu le plaisir de côtoyer des formateurs exceptionnels, tous du réseau Africtivistes. Ils m’ont fasciné de par leur disponibilité et simplicité. Comme toute célébrité, j’avais la nette impression qu’ils étaient inaccessibles, même mystérieux. Une pensée qu’ils n’ont pas tardée à balayer. Aisha Dabo et Demba Gueye qui assurent principalement la logistique sont sensibles au moindre problème. Sans oublier le Professeur Richard Brooks venant de l’Université de Clemson aux USA, un spécialiste en cybersécurité qui nous a épatés. Dégourdi, j’ai été subjugué par son incroyable courage, sa pédagogie à faire comprendre les techniques les moindres. Disponible, prêt à servir il nous a appris énormément de choses sur comment sécuriser notre environnement numérique. Dans ses interventions, je le suivais avec attention pour cerner ce qu’il nous disait. Je comprenais, parfois non, parce qu’il se démerdait dans une langue étrangère à lui. Défilant entre nous, il apporte son coup de mains à tout le monde jusqu’à notre satisfaction.

Professeur Brooks de clemson university
Professeur Brooks de clemson university

Puis s’enchaina une deuxième journée aussi palpitante que la première sur la protection des données mobiles, l’utilisation des applications adéquates et le chiffrement des données. Pour soutenir la liberté d’expression en Afrique, le sénégalo-capverdien Charles Sanches échange avec nous sur les questions du fondement juridique de la liberté d’expression, les bases légales internationales de la liberté d’expression en ligne. Pendant un moment, j’étais un peu perdu dans ce flot d’articles aussi intéressant les uns que les autres.

Partant de cela, j’ai pris connaissance de cette plateforme PPLAAF (pplaaf.org) qui donne la possibilité aux activistes africains de lancer des alertes sur des cas de mauvaise gouvernance ou de violation de droits de l’homme. Son collègue Henri Thulliez de PPLAAF France était également présent. Leurs interventions ont été impressionnantes avec des histoires passionnantes. Des témoignages captivants sur les difficultés liées aux lanceurs d’alertes. Grâce aux deux formateurs, des détails ont été faits par rapport à la plateforme lancée récemment à Dakar.

Afrique Media cybersécurité - Charles Sanches
Charles Sanches sur la liberté d’expression

La semaine a été remplie de faits marquants, durant laquelle j’ai rencontré de visages rayonnants de sourire, côtoyé des nouvelles personnes qui se trouvent dans d’autres pays et qui par cet engagement citoyen, ont la même ambition pour l’Afrique. Nous avons bossé des heures et des jours ensemble, avec le sourire et le partage. Des échanges et des interventions intéressants coordonnés par des encadreurs qualifiés qui ont reçu un tas de questions qu’ils n’esquivent jamais. Ceci est une expérience inoubliable pour moi.

Pause dejeuner - Afrique Media Cybersecurité
Pause dejeuner – Afrique Media Cybersecurité

A la fin de cette aventure, j’en sors plus outillé. J’ai su de façons théorique et pratique comment me protéger des intrus, chiffrer mes données et contourner la censure dans un monde où grâce à l’avancée des technologies, les blogueurs, journalistes et acteurs de la société civile sont sujets au vol de données, aux menaces et à la censure parce qu’ils lancent l’alerte ou partage simplement une information. Des heures de concentration se sont succédées, atténuées par les pauses café et le déjeuner. Des moments de relaxe et de rigolade où je me tapais vraiment la cloche. Côté bectance, c’était alhamdoulillah « Dieu merci ». On faisait la bombance dans une atmosphère toujours conviviale à tel point que Cheikh Fall dit : « On mange bien ici ». La causette se poursuivait avec enthousiasme, comme si nous nous connaissions depuis longtemps. On se rend compte que malgré la distance, nous avons tous les mêmes objectifs pour notre continent : l’Afrique. Des jeunes avant tout pétris de savoir et engagés pour l’émergence de leur continent. Peut-être le continent pourra relever le défi un jour. Ça a été vraiment un moment mémorable chers tous.


Au musée de Boké, des découvertes fabuleuses !


Un voyage dans la cité éclairée de Kamsar

Obnubilé par l’idée de se requinquer hors de Conakry, j’entreprends une sortie cette fois-ci en dehors de la capitale guinéenne teintée de brouhahas assourdissants. Longtemps claquemuré dans cette zone littorale, le désir de m’y extirper m’enthousiasme vivement. Raison davantage pour rompre l’habitude et changer d’air vers la cité éclairée de Kamsar.

Environ 3 heures écartent Conakry-Kamsar. Départ prévu à 12h. A première vue, les abords routiers m’ont consterné durant le trajet. Le paysage dénote une aridité sévère causé par le manque d’eau. Les environs de la route sont crevassés. Les feuilles ont perdu leurs couleurs à cause de la chaleur. L’environnement parait désertique et non arbustif. Ceci explique le déversement de toute cette chaleur à Conakry.

La prière de 16h nous trouve dans la cité. Quelle aubaine ! Nous dégotons un hébergement chez un ami où le confort bat son plein. Exténuation d’un jeune conakryca suite au voyage, j’extirpe ma lassitude devant un écran plat et sous un climatiseur. La température me vivifie agréablement. Ouf de soulagement !

Kamsar
Pixabay – Une vue de la nature sur la route

Dans la cité de Kamsar

En effet, Kamsar est une des villes les plus organisées du pays. Exclusivement monopolisée par la CBG (compagnie bauxite de Guinée), la cité de Kamsar a accès à des ressources hydrauliques et électriques en permanence. Situé en bordure de l’océan au nord-ouest, l’accès à la pêche est commode. Visitons la cité de Kamsar chers lecteurs.

A la différence de Conakry, l’écart se fait sentir. L’éclat et l’organisation de la cité impressionnent à plus d’un titre. Piqués d’une dose extraordinaire de civisme, ses habitants passent leur quotidien sans ambiguïté. Accompagné de mes amis, j’ai sillonné la cité pour plus de clairvoyance. Le soir, nous entamons une promenade dans les ruelles bien bitumées de la cité.

Sur la route, nous discutons chaudement sans pression psychologique ni hésitation. Les habitants de Kamsar nous observent avec stupeur. A l’évidence, la cité tombe dans l’accalmie totale vers les 23h.

Du côté nord-ouest de la cité, en traversant le quartier Camp-palanta, vous pouvez remonter vers le port de Kamsar. Nous avons traversé la base de surveillance et de la protection des pêches, de l’aquaculture. Sur place, un quai aménagé vous y mène en vous laissant entrevoir de part et d’autre des pirogues en stationnement.

Le long du quai regorge des charrettes de glaces ; et des femmes cherchant leur quotidien. De loin, j’y remarque un bateau de couleur sombre. En voilà sûrement un exportateur de bauxite. Ouais, Kamsar et Sangaredi sont des zones minières.

Il est inéluctable que notre Guinée a une réserve importante de ressources minières. Mais le guinéen lambda ne cesse d’accoucher ses plaintes. Kaleta bègue toujours (délestage pendant les temps chauds). L’insalubrité a battu le record dans la capitale Conakry, le manque d’emploi, le panier de la ménagère va au pire… Gouverner c’est prévoir ; dirai-je simplement.

Une organisation impeccable

Une vue sur la mer
Une vue sur la mer – Pixabay

Subjugués par l’organisation de la cité, mes amis et moi avons créé un néologisme en l’occurrence : « tout est CBTISER ». C’est dire que la CBG est le poumon de Kamsar. Elle s’occupe de tout. Le lotissement, la fourniture constante d’eau et d’électricité et les denrées. De plus, l’octroi des maisons aux travailleurs de ladite compagnie. Ses avenues serpentées sont bondées d’habitats simples et facilement identifiables par des numéros.

Chaque maison située le long des ruelles dispose d’un numéro d’identification débutant par une lettre. Juste devant chacune d’elle, une poubelle posée dénote le même numéro. En clair, chaque bâtiment à son numéro et une poubelle. De ces numéros qui débutent par des lettres C, X, B résident les boss. Chacune des lettres est un signe déterminant la classe sociale du résident. La durée de logement est définie pour chaque travailleur de la CBG. Cette organisation incroyable marque à plus d’un titre. La CBG se charge de tout.

Ce qui m’a encore frappé, c’est l’accalmie et la propriété qui y règnent. Jamais cette cité ne m’a paru similaire à Conakry. La petite cité renferme une propreté exemplaire. Et chaque matin que Dieu fait, chaque citoyen balaie sa devanture et range les immondices dans sa poubelle. Ces dépotoirs sont aussitôt vidés par les nettoyeurs qui y passent de temps en temps. L’atmosphère qui y plane est agréable. Personne ne dérange son voisin. Avec cette lumière toujours constante, les ruelles démontrent une clarté inouïe. J’adore cette cité. Franchement !


Guinée : la fête d’Aid El Fitr au village

Aussi longtemps que je me souvienne, la fête du mois de Ramadan connue sous le nom de  » Aid El Fitr  » est un moment clé pour tout musulman. Elle marque les esprits et suscite un ravissement du cœur de ceux qui l’accueille. Comme toujours, une atmosphère merveilleuse enveloppée de pardon divin plane aux dessus des croyants. C’est tout à fait juste vue le contexte dans lequel ils ont accompli leur tâche. L’Aid El Fitr symbolise la rupture du jeûne après un mois d’abstinence, de lecture coranique et de prières nocturnes intenses.

J’aime fêter au village ! Conakry ne me donne guère assez d’engouement comme au village. C’est une ville où les voisins s’ignorent. Chacun y va -lieu de prière- de façon presque solitaire. Enthousiasme et gaieté y manquent à l’opposé du village. Comme toujours, la ville ressemble à un carrefour où plusieurs individus se croisent chacun se préoccupant de ses activités. Raison pour laquelle j’ai toujours préféré fêter dans cet environnement paisible.

Le jour de la fête est marqué par le «  n’doun n’dan «  du tam-tam raisonnant à des kilomètres. Ceci réveille tout le contrée et constitue un appel à la prière sur l’espace public. Divisés en des quartiers dont préside chacun un imam, la rencontre s’effectue sur un vaste terrain appelé bowal.

Dès le petit matin, tout le monde est excité. Joyeux et plein d’énergie, vieux, femmes et enfants se revêtent de leurs plus beaux habits. Je me rappelle que la veille, des familles se bousculent dans le seul but de se procurer de la viande dans les boucheries.  Il est nécessaire pour cela d’avoir la force et le prestige pour te procurer de quelques kilos de viande. Ces jours de fête sont toujours exceptionnels.

Par ailleurs, les règles de l’islam oblige chaque musulman de s’acquitter d’une aumône avant de se rendre à la prière appelée Zakat al-fitr. Selon les érudits, cette aumône est destinée aux démunis « miskines » qui n’ont point de quoi se nourrir. Du riz en passant par le fonio et l’argent, on enlève ce dont on consomme. A effectuer avant la prière.

La prière sur le bowal du village

Le Bowal est un terrain plat légèrement ascendant se trouvant à côté de la grande route. Il est recouvert de petits herbes et cailloux. Les prières de fêtes s’y déroulent vue la petitesse des mosquées : c’est une de nos us. Les tambours résonnaient comme une sonnerie d’appel.

De là, les habitants du village se retrouvent sur cet espace public. J’admire cette foule splendide. C’est mémorable. Aussitôt le sermon de l’imam s’enchaîne. Vêtu élégamment, l’imam était suivi d’un groupe de sages qui prononçait des incantations religieuses. Chaque groupe prenait place et faisait face à l’imam pour enfin écouter le sermon. L’imam faisait la lecture en arabe et traduisait en langue poular. Nous écoutons.

Comme il est connu, c’est un jour de fraternité, de pardon et de réconciliation. De l’autre côté, les enfants joyeux, achètent de gâteaux et de bonbons. On se congratule. Au village, les jeunes ados se réunissent en groupe selon leur âge pour des veillés nocturnes. Quelques heures après, nous sommes rentrés à la maison où les plats succulents nous attendaient.

Une jeunesse festive et unie

Les jeunes du village organisent plusieurs événements exceptionnels à l’occasion : Le jeux de football, la natation, la danse… La soirée, on se réunit, on cause et d’aucuns partent à la danse, d’autres se retournent bouffer les plats déjà préparés. A vrai dire, je n’ai pas eu la chance de vivre toujours au village du fait de mon cursus scolaire. J’y allais simplement par moment. C’est pour cette raison que je n’ai pas assez d’amis la-bas; d’ailleurs je suis du genre réservé. Beaucoup de festivités s’y accompagnent : Le thé, la nage… C’est la grande gaieté.

Que c’était beau de fêter au village ! Le Coran était lu avec intensité, les sacrifices effectués et par-dessus tout l’harmonie, le respect mutuel, la mansuétude envers les enfants y régnaient. Les vieux sages sont une source de connaissances inépuisables. Ils inculquent sagesse, respect, savoir-faire et savoir vivre. Rien d’étrange quand le grand Amadou hâmpaté Bâ dit : « Un vieillard qui meurt en Afrique est une bibliothèque qui brûle ».


Guinée : Comment le mois béni de Ramadan est accueilli

En cette année 2017, le jeûne du mois béni de Ramadan a débuté samedi 27 mai à Conakry. Obligatoire pour tout musulman hormis pour celui qui est sans parodie malade, en voyage ou très âgé, il est le quatrième pilier de l’islam. Un mois qui crée toute la différence avec les autres mois par son atmosphère merveilleuse et surtout la reprogrammation des comportements des musulmans. 

En Guinée, la visite du Ramadan est palpable. Pour l’accueillir comme il se doit, tous les fidèles musulmans se démerdent dans un climat euphorique et indescriptible : s’approvisionner de tous les nécessaires (riz, viande, sucre, pain…). Cependant, c’est en ce mois de pénitence malheureusement que les prix des denrées flambent dans les marchés de Conakry. Ce qui est déplorable. La veille, la lune est vivement recherchée au ciel, le « Croissant lunaire ».

Au rythme du mois saint, il est tangible que certains visages se renfrognent. C’est totalement compréhensible. L’exultation s’atténue peu à peu et donne place à la lassitude. Le ventre, l’inéluctable monstre insatisfait veut toujours se nourrir. Comme une véritable fringale de lion qui veut dévorer sa proie. C’est un réservoir inépuisable et infatigable même pour 29 ou 30 jours d’abstinence. Ce n’est pas possible !

Dans les rues de la capitale, au moindre contact d’un fidèle, il te demande « no soumayai on » terme poular qui signifie « et le Ramadan ? ». Il veut simplement savoir comment tu gères le mois. En quête de la Face divine, chaque musulman recherche cette lumière rare enveloppée de pardon divin. Ce verset divin de la deuxième sourate ‘’la vache’’ nous illumine : « Croyants ! Le jeûne vous est prescrit comme il l’avait été aux confessions antérieures ; ainsi atteindriez-vous à la piété ». 

Le Ramadan renferme un bonheur inestimable

Si vendredi est choisi comme étant une journée sacrale des autres journées chez Dieu, le Ramadan l’est aussi pour les autres mois. Il est exceptionnel et remarquablement hors du commun

C’est en ce mois que fut révélé le Saint Coran. Ne contient-il pas (ce Ramadan) une nuit unique, exceptionnelle appelée « La nuit de la destinée » ? Elle vaut mieux que mille mois d’adoration. Paix ineffable jusqu’au matin. Et puis, un rapprochement à Dieu et une grande bénédiction divine qui plane sur le monde musulman. Toute action se multiplie de façon incalculable selon la volonté d’Allah. Pour renchérir, un hadith prophétique nous rassure davantage « Celui qui jeûne le Ramadan, avec piété et sincérité dans l’espoir d’une rétribution divine, Dieu absout tous ses péchés ». 

En corrélation avec un de mes billets Ramadan, un mois indescriptible ’’ c’est le moment où tout change à la vitesse grand V à Conakry. Comme nous renseigne ce hadith notoire du prophète « les portes du paradis sont ouvertes, celles de l’enfer fermées et Satan est enchainé ». Tout se justifie.

Les fidèles musulmans tissent des relations cordiales dans les villages

Ça me revient des moments de jeûne passés dans mon village natal Sigon. Pendant la rupture sacrée, nous nous réunissions toujours chez le sage « le plus âgé du village » pour partager nos repas. D’un bol de bouillies au tô, du ketoun au Foutti jusqu’au fonio. Une atmosphère sympathique où tout se partage après la prière : c’est une coutume. Un monolithisme extraordinaire entre les vieux du village.

Les riches citadins bien que ladres, expédient des sacs de riz, de sucres dans le seul but de ravitailler les villages et recueillir des bénédictions. Coins et recoins sont servis. Une distribution altruiste des vivres dans la réalisation d’un merveilleux Ramadan. Tout se partage : , bouillie et pain…La bonasserie est partout présente, chacun y tire son avantage. Un justificatif où démontre les comportements du prophète pendant le jeûne : « Le prophète n’était jamais plus généreux que durant le Ramadan ». Hadith d’Abou Houreira.

Même dans certaines mosquées à Conakry, les fidèles musulmans emboitent le pas. Cela permet de mettre au même pied d’égalité pauvre et riche menant pour une fois une vie symbiotique. Le riche dans son jeûne saisit le sens du supplice de la faim qu’endure le pauvre ‘’Miskine’’. De l’autre, on en tire une abstention ferme et courageuse des fidèles aux péchés : « Dieu garde exceptionnellement un paradis appelé Rayyane pour ses serviteurs, uniquement ceux qui accomplissent le jeûne ».

Soyons fier et profitons de ce mois béni chers fidèles musulmans et musulmanes ? Encore une fois bienvenue cher Ramadan chez nous.