Premier de la classe est-il premier de la vie ?

Article : Premier de la classe est-il premier de la vie ?
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10 septembre 2018

Premier de la classe est-il premier de la vie ?

« Le premier de la classe n’est pas le premier de la vie ! ». Voilà une bizarrerie qui s’écarte de la logique. Ça n’a pas de sens. Me disais-je dans ma tête. Moi qui auparavant étais féru d’études. Mais à mesure que le temps passait et que j’avançais en expérience, ce terme a pris tout son sens dans mon esprit, surtout dans un pays comme la Guinée. Un pays qui valorise mieux le relationnel au détriment de la compétence.

Quand nous essayons de creuser en profondeur cette thèse, il en sortira deux positions tout au plus. Ceux qui la soutienne et ceux qui la trouve énigmatique. Ne cherchez pas ma position hein car elle est relativement ambiguë . En réalité, tout est en rapport avec l’école, la vie et le monde professionnel.

Depuis notre tendre enfance, nos parents nous envoient à l’école dans l’objectif de nous procurer une meilleure instruction afin qu’on réussisse dans la vie. Leur conseil se résume la plupart du temps à des encouragements ou des cadeaux lorsque nous obtenons une bonne note. Ainsi nous nous challengeons jusqu’à l’université dans l’espoir d’une carrière formidable.

Cependant une fois le diplômé obtenu, nous sortons sur le marché de l’emploi. Mais hélas, nous nous buttons à un monde inconnu, un monde dont nous ne sommes pas préparés. Au finish, nous remarquons une nette différence entre le monde professionnel et ce que nous avons appris à l’école.

Le système éducatif guinéen comporte un handicap majeur. Les étudiants sont dans un système de conditionnement. En fin de cycle de mon cursus universitaire, je m’en suis bien rendu compte, et ma vision est devenue de plus en plus claire. Il faut se dire qu’un étudiant qui obtient de bonnes notes et finit major de sa promo, a tendance à croire que la réussite est déjà à portée de main. Il n’en est rien ! Nos écoles nous préparent-t-ils à affronter les dures réalités de la vie professionnelle ?

De nos jours, le simple fait d’être doué sur le plan scolaire ne présage pas un avenir remarquable. Car les mentalités ont changé. On a bien compris cette affirmation : l’avenir n ‘est pas collé sur le banc, et c’est une réalité. Quand nous remontons le fil de l’histoire, nous avons appris à travers les grands hommes qu’il n’est obligatoire de terminer ses études pour réussir. Sinon Bill Gates ne serait pas l’homme le plus riche au monde – Microsoft . Plutôt, il a développé d’autres aptitudes pour y arriver. Il n’a pas cessé de lire et apprendre car cela est fondamentale. Parallèlement, savez-vous que le fondateur d’Ali Baba Jack Ma a échoué 3 fois avant d’entrer au lycée et 2 fois avant l’université ? Mais il a su transformer ses échecs en motivation et dompter le marché chinois et celui mondial.

Aujourd’hui, les jeunes s’orientent vers des domaines qui rapportent tels que l’informatique, le football, le cinéma etc. Car ils savent que la réussite scolaire ne définit pas forcement celle professionnelle. Le monde dans lequel nous vivons demande du courage, de l’audace et d’une bonne intelligence. Ce sont des éléments qui vont te booster jusqu’à la fin de ta vie.

D’un autre côté, en Guinée comme dans d’autres pays africains, les meilleurs en classe ne sont toujours pas meilleurs dans la vie malheureusement. Ils sortent méconnaissables sur le marché. Leur talent enfui n’émerge pas et peinent à se frayer leur propre chemin. Ce qui est d’une absurdité déconcertante. Cela s’explique parfois par le manque de moyens et de relations. Mais aussi…ceux cités ci haut ?

En Guinée le relationnel compte

Le relationnel compte en Guinée, les étudiants le savent bien. Ils l’assimilent et évoluent avec. Et quand tu es issu d’une famille riche, alhamdoulillah ! un grand atout. C’est l’argent et les relations qui gouvernent le monde et la Guinée n’échappe pas à la règle. Les dessous de table propulsent plus vite à un poste que la compétence et l’honnêteté dans les démarches.

Dans les administrations guinéennes, l’emploi est plutôt relationnel. Quand tu prends ton courage à deux mains et que tu te présentes devant un responsable d’une entreprise, il te demande : As-tu un parent ici ? Ce qui fait que les vieux qui occupent les postes ne cèdent pas pour aller à la retraite. Résultat : bon nombre de jeunes qualifiés embrassent le chômage. Et là, l’oisiveté et le désespoir s’installent. Bienvenus aux buveurs de thé. Ils en deviennent des professionnels.

Notre système éducatif forme des chômeurs

L’objectif principal de l’éducation est de stimuler la créativité, l’ouverture d’esprit et les passions estudiantines.

Cette citation de Jean Paul 2 vient à point nommé : « L’éducation est plus qu’un métier, c’est une mission, qui consiste à aider chaque personne à reconnaître ce qu’elle a d’irremplaçable et d’unique, afin qu’elle grandisse et s’épanouisse ».

Un ministre suisse disait que « plus il y a de bacheliers, plus il y a de chômeurs ». Comme pour dire qu’il faut valoriser nos écoles professionnelles.

Un jour quelqu’un m’a confié une réalité sidérante à propos de son ami promotionnaire. C’est l’histoire d’un jeune qui finit ses études il y’a plus de 7 ans de cela. Pendant ses années d’études, il bossait comme un fou. Sans surprise, il sorti major de sa promotion. Il était le meilleur. Mais au terme de son cursus, difficile de joindre les deux bouts, même relatif à son transport. Auparavant meilleur à l’école mais aujourd’hui, il mène une vie difficile par manque d’emploi et de créativité. Tout cela est en rapport avec ce que nous recevons à l’école.

Vous arrive-t-il de poser des questions à votre prof du genre, quelle est l’utilité de cette matière dans la vie réelle ? Regardez comment il répond. La plupart esquive la question. Généralement l’essentiel n’est pas enseigné. On prépare les futurs employés et non des employeurs. Une histoire en perpétuelle recommencement. Il a lieu de revoir les programmes scolaires et universitaires.

Enfin de compte, que vous validez cette thèse ou non, on doit tous continuer à apprendre « à apprendre », à développer nos compétences et mettre en relation notre QE et QI pour nous servir et servir l’humanité. Car demain sera toujours un autre challenge.

Alors, selon vous le premier de la classe est-il premier de la vie ?

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Commentaires

kelba findou
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Vraiment, je partage entièrement avec vous Mr!

kelba findou
Répondre

Vraiment, je partage entièrement avec vous Mr!