Guinée : Comment le mois béni de Ramadan est accueilli

Article : Guinée : Comment le mois béni de Ramadan est accueilli
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29 mai 2017

Guinée : Comment le mois béni de Ramadan est accueilli

En cette année 2017, le jeûne du mois béni de Ramadan a débuté samedi 27 mai à Conakry. Obligatoire pour tout musulman hormis pour celui qui est sans parodie malade, en voyage ou très âgé, il est le quatrième pilier de l’islam. Un mois qui crée toute la différence avec les autres mois par son atmosphère merveilleuse et surtout la reprogrammation des comportements des musulmans. 

En Guinée, la visite du Ramadan est palpable. Pour l’accueillir comme il se doit, tous les fidèles musulmans se démerdent dans un climat euphorique et indescriptible : s’approvisionner de tous les nécessaires (riz, viande, sucre, pain…). Cependant, c’est en ce mois de pénitence malheureusement que les prix des denrées flambent dans les marchés de Conakry. Ce qui est déplorable. La veille, la lune est vivement recherchée au ciel, le « Croissant lunaire ».

Au rythme du mois saint, il est tangible que certains visages se renfrognent. C’est totalement compréhensible. L’exultation s’atténue peu à peu et donne place à la lassitude. Le ventre, l’inéluctable monstre insatisfait veut toujours se nourrir. Comme une véritable fringale de lion qui veut dévorer sa proie. C’est un réservoir inépuisable et infatigable même pour 29 ou 30 jours d’abstinence. Ce n’est pas possible !

Dans les rues de la capitale, au moindre contact d’un fidèle, il te demande « no soumayai on » terme poular qui signifie « et le Ramadan ? ». Il veut simplement savoir comment tu gères le mois. En quête de la Face divine, chaque musulman recherche cette lumière rare enveloppée de pardon divin. Ce verset divin de la deuxième sourate ‘’la vache’’ nous illumine : « Croyants ! Le jeûne vous est prescrit comme il l’avait été aux confessions antérieures ; ainsi atteindriez-vous à la piété ». 

Le Ramadan renferme un bonheur inestimable

Si vendredi est choisi comme étant une journée sacrale des autres journées chez Dieu, le Ramadan l’est aussi pour les autres mois. Il est exceptionnel et remarquablement hors du commun

C’est en ce mois que fut révélé le Saint Coran. Ne contient-il pas (ce Ramadan) une nuit unique, exceptionnelle appelée « La nuit de la destinée » ? Elle vaut mieux que mille mois d’adoration. Paix ineffable jusqu’au matin. Et puis, un rapprochement à Dieu et une grande bénédiction divine qui plane sur le monde musulman. Toute action se multiplie de façon incalculable selon la volonté d’Allah. Pour renchérir, un hadith prophétique nous rassure davantage « Celui qui jeûne le Ramadan, avec piété et sincérité dans l’espoir d’une rétribution divine, Dieu absout tous ses péchés ». 

En corrélation avec un de mes billets Ramadan, un mois indescriptible ’’ c’est le moment où tout change à la vitesse grand V à Conakry. Comme nous renseigne ce hadith notoire du prophète « les portes du paradis sont ouvertes, celles de l’enfer fermées et Satan est enchainé ». Tout se justifie.

Les fidèles musulmans tissent des relations cordiales dans les villages

Ça me revient des moments de jeûne passés dans mon village natal Sigon. Pendant la rupture sacrée, nous nous réunissions toujours chez le sage « le plus âgé du village » pour partager nos repas. D’un bol de bouillies au tô, du ketoun au Foutti jusqu’au fonio. Une atmosphère sympathique où tout se partage après la prière : c’est une coutume. Un monolithisme extraordinaire entre les vieux du village.

Les riches citadins bien que ladres, expédient des sacs de riz, de sucres dans le seul but de ravitailler les villages et recueillir des bénédictions. Coins et recoins sont servis. Une distribution altruiste des vivres dans la réalisation d’un merveilleux Ramadan. Tout se partage : , bouillie et pain…La bonasserie est partout présente, chacun y tire son avantage. Un justificatif où démontre les comportements du prophète pendant le jeûne : « Le prophète n’était jamais plus généreux que durant le Ramadan ». Hadith d’Abou Houreira.

Même dans certaines mosquées à Conakry, les fidèles musulmans emboitent le pas. Cela permet de mettre au même pied d’égalité pauvre et riche menant pour une fois une vie symbiotique. Le riche dans son jeûne saisit le sens du supplice de la faim qu’endure le pauvre ‘’Miskine’’. De l’autre, on en tire une abstention ferme et courageuse des fidèles aux péchés : « Dieu garde exceptionnellement un paradis appelé Rayyane pour ses serviteurs, uniquement ceux qui accomplissent le jeûne ».

Soyons fier et profitons de ce mois béni chers fidèles musulmans et musulmanes ? Encore une fois bienvenue cher Ramadan chez nous.

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